mardi 4 novembre 2008
Swing… swing… sur un fil Virginia !
Être au centre de l'actu comme au cœur de l'Histoire…
Au sud de Washington, sur l’autre rive du Potomac s'étend l'État de Virginie. Peuplé de sept millions et demi d'habitants et donc de 20 grands électeurs, cet État est l'un des swing states les plus importants pour les deux candidats à la Maison Blanche. C’est ici qu’aujourd’hui je vous propose de faire escale dans les traces de Barack Obama.
Pour le candidat démocrate, l'enjeu est fondamental. La Virginie offre ses grands électeurs aux républicains invariablement depuis quarante quatre ans. Si la Virginie bascule dans le bleu demain, l'événement sera historique et la victoire pour ainsi dire acquise.
Je profite de ma première étape pour me rendre dans une des nombreuses « Barack Obama's offices » près du Compté de Fairfax. Là je rencontre Alexandra Stevens, en charge des bureaux de Virginie.
“Please, No film, no photo” : on maîtrise ici chaque aspect de la communication, même le plus infime. On n'aime pas trop dévoiler les secrets de campagne, ces méthodes qu'on utilise pour amener les gens à vote for Change. Ce que l’on peut y voir n’a pourtant rien de mystérieux : c'est des volontaires, minutieux, acharnés, qui appellent et tentent de convaincre les électeurs indécis un à un. En ce moment, ils sont là de huit heures du matin jusqu'à minuit (avec le décalage horaire, on peut continuer à appeler sur la côte ouest jusqu'à très tard dans la soirée). C’est plus que du militantisme, c’est de la dévotion. Rendons hommage, au passage, aux militants de votre côté de l’atlantique, que l’on a vu souvent pendant les élections (les dernières notamment), sans compter, donner du temps pour un candidat parfois (sic) moins médiatique et moins mythique, mais dont les idées n’avaient à leurs yeux pas moins de valeur : le phoning, on en fait dans toutes les démocraties !
Du côté des Républicains, on est un peu pris de court par « l'effet Obama ». La Virginie étant naturellement une terre républicaine, on n'a pas trop eu besoin de labourer le terrain, pensant que la victoire était acquise.
Mais maintenant on commence à avoir de sérieux doutes sur les chances de succès du duo McCain-Palin ! La preuve, la stratégie mise en place est faite à la va vite. On m'a confié ouvertement que les phases de campagnes successives qui avaient été mises en place en amont ont été littéralement enfoncées. Par exemple on appelle les gens pour leurs demander si ils viendront voter sans même savoir pour qui ils voteront… la débandade est annoncée.
Inversement chez les Démocrates, on a pris le temps de constituer une belle base de donnée, avec des groupes (impliqué, peu impliqué, pas du tout impliqué par exemple), des sous groupes (impliqué à titre individuel, impliqué avec ses proches…). Avec la base de donnée, on sait qui appeler les derniers et comment trouver les mots justes. Cela permet d'obtenir un maximum de « rentabilité », puisque l’on considère ici, comme souvent ailleurs aussi, que l’homme politique est comme le commercial : il ne vend pas des produits, mais des idées, il ne gagne pas de l’argent, mais des voix. Ici, on applique sans complexe les méthodes de l’un, pour l’autre.
En automne, la Virginie incarne le rêve américain, un rêve d'enfant, la liberté, la paix presque : d’immenses espaces d’une nature dont on imagine pas les proportions depuis notre vieille Europe, les feuilles des arbres, rouges vif, la luminosité, parfaite, l'été indien. Mais si l’on se retourne sur ses pas, on se souvient aussi que cet État a été le théâtre de luttes fondamentales, les indiens ne sont pas seuls à teinter de leur sanglant souvenir les reflets de l'automne ; il y a eu aussi les esclaves bien-sûr et… la guerre de sécession : alors Yankees ou con-fédérés ?
En 2008,demain en Virginie, le monde entier retiendra son souffle.
Au sud de Washington, sur l’autre rive du Potomac s'étend l'État de Virginie. Peuplé de sept millions et demi d'habitants et donc de 20 grands électeurs, cet État est l'un des swing states les plus importants pour les deux candidats à la Maison Blanche. C’est ici qu’aujourd’hui je vous propose de faire escale dans les traces de Barack Obama.
Pour le candidat démocrate, l'enjeu est fondamental. La Virginie offre ses grands électeurs aux républicains invariablement depuis quarante quatre ans. Si la Virginie bascule dans le bleu demain, l'événement sera historique et la victoire pour ainsi dire acquise.
Je profite de ma première étape pour me rendre dans une des nombreuses « Barack Obama's offices » près du Compté de Fairfax. Là je rencontre Alexandra Stevens, en charge des bureaux de Virginie.
“Please, No film, no photo” : on maîtrise ici chaque aspect de la communication, même le plus infime. On n'aime pas trop dévoiler les secrets de campagne, ces méthodes qu'on utilise pour amener les gens à vote for Change. Ce que l’on peut y voir n’a pourtant rien de mystérieux : c'est des volontaires, minutieux, acharnés, qui appellent et tentent de convaincre les électeurs indécis un à un. En ce moment, ils sont là de huit heures du matin jusqu'à minuit (avec le décalage horaire, on peut continuer à appeler sur la côte ouest jusqu'à très tard dans la soirée). C’est plus que du militantisme, c’est de la dévotion. Rendons hommage, au passage, aux militants de votre côté de l’atlantique, que l’on a vu souvent pendant les élections (les dernières notamment), sans compter, donner du temps pour un candidat parfois (sic) moins médiatique et moins mythique, mais dont les idées n’avaient à leurs yeux pas moins de valeur : le phoning, on en fait dans toutes les démocraties !
Du côté des Républicains, on est un peu pris de court par « l'effet Obama ». La Virginie étant naturellement une terre républicaine, on n'a pas trop eu besoin de labourer le terrain, pensant que la victoire était acquise.
Mais maintenant on commence à avoir de sérieux doutes sur les chances de succès du duo McCain-Palin ! La preuve, la stratégie mise en place est faite à la va vite. On m'a confié ouvertement que les phases de campagnes successives qui avaient été mises en place en amont ont été littéralement enfoncées. Par exemple on appelle les gens pour leurs demander si ils viendront voter sans même savoir pour qui ils voteront… la débandade est annoncée.
Inversement chez les Démocrates, on a pris le temps de constituer une belle base de donnée, avec des groupes (impliqué, peu impliqué, pas du tout impliqué par exemple), des sous groupes (impliqué à titre individuel, impliqué avec ses proches…). Avec la base de donnée, on sait qui appeler les derniers et comment trouver les mots justes. Cela permet d'obtenir un maximum de « rentabilité », puisque l’on considère ici, comme souvent ailleurs aussi, que l’homme politique est comme le commercial : il ne vend pas des produits, mais des idées, il ne gagne pas de l’argent, mais des voix. Ici, on applique sans complexe les méthodes de l’un, pour l’autre.
En automne, la Virginie incarne le rêve américain, un rêve d'enfant, la liberté, la paix presque : d’immenses espaces d’une nature dont on imagine pas les proportions depuis notre vieille Europe, les feuilles des arbres, rouges vif, la luminosité, parfaite, l'été indien. Mais si l’on se retourne sur ses pas, on se souvient aussi que cet État a été le théâtre de luttes fondamentales, les indiens ne sont pas seuls à teinter de leur sanglant souvenir les reflets de l'automne ; il y a eu aussi les esclaves bien-sûr et… la guerre de sécession : alors Yankees ou con-fédérés ?
En 2008,demain en Virginie, le monde entier retiendra son souffle.
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