vendredi 14 novembre 2008

Mobiliser chaque électeur...et surtout internet

La suite

2. portait du web Master Hughes

Selon une étude du Pew Research Center, un quart des Américains ont recours à internet pour suivre la campagne présidentielle. Et dans certains Etats fortement urbanisés, la proportion dépasse les 50%. Pour les autres, c’est la télévision qui est en tête des medias, évidemment. L’égérie internationale de la com politique était jusqu’à présent kennedy. Obama transcende l’adage en usant de toutes les méthodes contemporaines.

Tout commence donc par le site principal de campagne : mybarackobama.com, qui s’ajoute aux sites démocrates, aux site personnel du candidat et à celui du sénateur, aux blogs façon entertainment sur Obama, sa femme Michelle, leur vie de famille et même leur chien supposé. Mybarackobama n’est pas un site classique ; Hughes optimise le 2.0 : Vous pouvez avoir accès à toute l’info, aux vidéos de campagne, aux photos libres de droits, depuis "I have a crush on Obama" avec une pin-up qui défend la candidature, jusqu’aux discours de politique internationale de Joe Biden, et l'on contre facilement la desinformation adverse.

Le site est une véritable équipe de campagne à lui tout seul : on trouve des kits militants, le programme électoral, des tracts et des flyers à télécharger, des proposition pour organiser des réunions publiques, des exemples illustrés par des groupes de soutien (plus de 6000), des réseaux locaux pour prendre contact avec le terrain près de chez soi et passer de virtuel à l’action bien réelle. On peut s’inscrire en ligne, et Hughes, fort de l’expérience Facebook a réutilisé les techniques de réseau pour accrocher les internautes : Facebook, clickair et autres logiciels internet ont été pris d'assault par l'équipe internet d'Obama. Ils ont initié les prémisses des groupes de soutiens, permis au cercle vertueux de prendre de l’ampleur puis étendu leur gamme.
Un adhérent d'un groupe Obama à 500 amis, qui ont chacun 500 amis, etc. La croissance du fichier est exponentielle. Seul Hughes lui-même sait quelle base de données a pu être fondée par ce biais, et on est loin d’un fichier d’adhérent bancale de parti politique français ! Ils relayent les informations (discours, déplacements, rencontres) au sein de leurs propres réseaux d'amis, et ce gratuitement et en temps réel. Largement plus d’un million d' « amis » d’Obama sur Facebook.com et 450.000 sur le réseau social myspace.com, sans compter la dizaine de réseaux communautaires de moindre ampleur. Combiné à un investissement important dans les campagnes de publicité en ligne (plus de 2 millions de dollars depuis 2007), le candidat Obama devenait incontournable sur Internet.

Les sites donc, un coût mineur lorsque l’on sait que la sillicon Valley et ses génies du web étaient acquis à Obama et qu’ils prenaient leur semaine de congés annuels pour rejoindre l’équipe de campagne !

Un coût mineur, mais pour une rentabilité maximale : Pour la première fois dans l’histoire des US, le candidat s’est permis de ne pas demander de fonds publics, ce qui lui a accessoirement évité un plafonnement des dépenses. Comment a-t-il réussi à exploser les budgets, de sa concurrente aux primaires bien sûr, mais de son richissime adversaire républicain surtout, soutenu lui par les grands pétroliers et autres multinationales de l’armement ?
Et bien il s’est appuyé encore une fois sur le web; En effet, avant d'aller distribuer des milliers de "banners" démocrates et de payer des spots TV à heure de grande audience, le candidat a dû débourser des sommes astronomiques: vraisemblablement entre 600 millions et 1 milliard de dollar pour la totalité de la campagne. Cet argent provient en majorité de donateurs "anonymes" (le but étant qu'ils ne le soient plus pour les managers de campagne), militants, sympathisants, qui donnaient souvent moins de 50 dollars, souvent à l'occasion de leur incirption pour participer aux meetings aux concerts de soutien, (on clique sur l’onglet d’un évènement pour s’inscrire, on rempli une fiche, on reçoit les détails pratiques et à la dernière minute, on est invité à participer en ligne aux dons). Ce fundraising, et le gage d’indépendance qui en découle vi-à-vis des donateurs classiques, s’apparente à un trésor de guerre, mais pacifique celle là, à l’heure ou en France, la loi électorale ne prévoit l’usage du web qu’en des termes encore bien vagues.

C’est donc une campagne efficace en termes d’ampleur, du nombre de citoyens touchés, mai aussi en terme de qualité d’approche. Un fichier précis, avec des interconnections claires : lors des derniers phonings, ou des porte-à-porte les bénévoles ne disposaient pas seulement de bottins locaux, mais de fiches électroniques avec forces détails sur l’interlocuteurs, que l’on pouvait appeler par exemple de la part d’un ami, et employant un ton adapté à sa situation socioprofessionnelle ou politique, bref : on savait qui était au bout du fil !

L’objectif internet est doublement atteint : bien sûr on récolte des fonds (quatre fois plus que McCain) mais au-delà, on constitue un réseau précis, efficace, et dont on peut déclencher la vie propre et autonome, et l'on puise dans un vivier presque illimité duquel on peu extraire de nouvelles compétences, de nouveaux profils notamment.

N’oublions pas cependant que de tels moyens de communication ont été d’une efficacité rare car mis au service d’une marque, d’un personnage extrêmement porteur, dont le fondement majeur était justement de changer du tout au tout, en interne comme à l’internationale, l’image de la marque « Amérique ». à bon entendeur…

2 commentaires:

  1. Je comprends que vous soyez "Obama-maniaques" mais renseignez vous mieux sur les "petits donateurs" ....

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  2. @ claudio: mais encore?

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