mardi 28 octobre 2008

Si les “Ricains” n'étaient pas là

Ou, comment les États-Unis nous font sentir le besoin d’une Europe vraiment unie…

C’est en effet l’un des leitmotive de notre engagement politique, l’origine même du militantisme de beaucoup de jeunes, dans notre parti et dans bien d’autres associations : nous voulons plus d’Europe !

Plus d’Europe, c’est en terme politique multiplier les prérogatives supranationales, concernant par exemple la lutte contre le réchauffement climatique, la gestion de l’immigration, le politique fiscale ou bien encore l’Europe de la défense. C’est en termes culturels permettre à ses citoyens de se vivre, de s’échanger, de se partager, de se rencontrer. L’Europe peut résoudre les problèmes insolubles à l’échelle nationale.

Mais comment en convaincre nos concitoyens?
L’Europe c’est déjà le quotidien de tous les français, même s’ils n’en ont pas toujours conscience. Quelques exemples : le conseil général promeut une nouvelle infrastructure dans votre département ? C’est l’Europe qui la finance en majorité. Votre T-shirt vient de Chine ? Il est arrivé par le plus grand port d’importation français : Rotterdam. Sarkozy roule les mécaniques à Moscou ? C’est le Président du Conseil de l’UE que l’on reçoit (il ne veut plus laisser la place, d’ailleurs). Les chefs d’État paniquent devant la crise ? Il n’y pas encore de politique bancaire commune, il s’agit d’en mettre une en place de toute urgence puisque devant cette situation économique exceptionnelle l’évidence se fait jour : tout seul on ne peut rien faire !

Il en reste pourtant qui défendent le repli national, il y en a surtout pour dénoncer l’Europe opportunément, et s’en attribuer les bienfaits quand ils sont évidents. On les appelle sceptiques, ils sont juste cyniques ! Ils critiquent les faiblesses politiques de l’Union tout en souhaitant qu’elle reste embryonnaire et s’en attribuent les mérites avec opportunisme électoral et populisme.

Le partenaire, l’interlocuteur viable des États-Unis (sans parler de la Chine, de la Russie, de l’Inde, etc.) dans tout les domaines : militaire, R&D, politique, économique c’est pourtant… notre Europe.
L’Europe Unie, c’est 495 Mi d’habitants (300 aux US), la première puissance commerciale du monde (21% de la richesse produite), et la première contributrice à l’aide internationale. L’Europe Unie, c’est la plus solide législation environnementale, l’Europe des « good guys », qui montrent la voie. Bref, l’Europe Unie c’est l’Europe des podiums !

Par contre, désunie, on voit vite arriver l’Europe des losers ! La débâcle irakienne par exemple, avec 144 000 soldats américains sur place, et pour les « épauler », dépareillés, 4000 britanniques, 900 polonais, 500 roumains, 40 lituaniens, autant d’estoniens et 20 tchèques… en tout 6000 soldats d’Europe (mais pas européens), qui se battent en duel.
Un jour prochain nous aurons les moyens de dire tous ensemble oui ou non à une intervention, de peser dans la décision et de peser aussi donc dans le résultat d’un engagement.

La vieille Europe, fourbue de rhumatismes, c’est l’Europe du Conseil : les chefs d’États-nations réunis mais pas unis. Dernière illustration, Conseil d’octobre, quelques chefs d’État (en l’occurrence l’Italie et la Pologne) doutent de leur accord sur le « paquet énergie-climat », fer de lance législatif de notre volonté de lutte internationale contre le changement climatique. Drôle de démocratie que notre Europe d’aujourd’hui, ou les chefs d’états (exécutif) font aussi les lois (législatif) contre l'intérêt général (incarné par la Commission), et contre les citoyens (représentés par le Parlement.)
L’Europe unie et collective, c’est la tante Europe, en pleine forme, qui donne bien le change à Oncle Sam !

La France, quant à elle, parée de sa grandeur historique, culturelle, intellectuelle, linguistique, militaire n’est plus que bien peu de choses, nation isolée, à l’échelle géostratégique, économique, financière mondiale ; même si elle a toujours voulu jouer parmi les gros et s’est servi opportunément de l’Europe comme d’un marchepied. La France a la chance en effet de pouvoir peser lourd en Europe et de guider tous ses partenaires dans leurs choix, souvent vers son objectif, vers notre objectif. Elle en a la légitimité à la condition qu’elle mène avec honnêteté sa politique européenne, vis-à-vis de ses citoyens et vis-à-vis de ses partenaires. C’est aussi la responsabilité de ses élus. Nos élus démocrates s’y consacrent avec pugnacité. Ils sont pourtant bien seuls, moins opportunistes et populistes.

Mais ne nous inquiétons pas : nous sommes basques, bretons, wallons, parisiens, siciliens ou écossais, musulmans, catholiques, athées, agnostiques, mais nous sommes surtout européens. C’est dans cet esprit accompli que nous nous adressons ici à vous et à nos interlocuteurs :
nos cousins américains.

3 commentaires:

  1. Je commence à apprécier ce que je lis par ici :-)

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  2. merci;) on poursuit l'effort!
    j'espère que vous nous direz si vous n'appréciez plus et pourquoi!

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  3. Ce blog est tout simplement magnifique ! Superbe initiative, merci à vous.

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