lundi 17 novembre 2008

J-F Kahn en exclu: Êtes-vous MoDem?

Avant tout journaliste, patron de presse et directeur (à la retraire) de grands hebdo français, intellectuel et libre penseur, engagé et parfois provoc', Jean-François Kahn brigue l'investiture démocrate pour les européennes de 2009. Humaniste, libéral, fédéraliste, "néo"révolutionnaire bref, démocrate, il vient de publier un livre noir du ps (en rose) à la suite d'une longue liste d'ouvrages politiques et philosophiques. Il s'est exprimé dans de nombreux médias à cette occasion notamment, mais il nous donne ici, en exclu (!) une vision beaucoup plus large et complète de la vie publique européenne.

Dans la série des portraits et rencontres que nous vous proposons avec Obamania pour regrader notre Europe politique à travers le prisme américain, Jean-François Kahn nous a en effet rencontré dans un café parisien, voici une quarantaines de minutes enregistrées. Il faut excuser la mauvaise qualité du son et les aléas techniques mais vous pouvez lire la retranscription plus bas et profiter de ce dialogue débridé et très dense, à bâtons rompus et parfois même vert, avec celui qui n'a pas la langue dans sa poche!

Il nous parle d'Obama bien-sûr, du bushisme et du sarkozisme, mais surtout de l'histoire de l'Europe et de sa vision de l'avenir européen, du bilan de la présidence française, de la commission Barroso, de la bien-pensance et de sa philosophie politique en général, de son programme et de ses projets, du job de député européen, en passant par le gaullisme et les extrêmes droites et gauches, la place de l'État, l'immigration, la crise économique, la Turquie, l'Union pour la Méditerranée, de Guaino et de Mélenchon, de Todd aussi, bref, une plongée passionante dans l'actu pour notre plus grand plaisir.
Quand il dit "nous", il pense "les français", mais désormais aussi souvent "le MoDem" , alors écoutez ce son pour vous faire une nouvelle idée sur Jean-François Kahn ... l'homme politique.


retranscription de l'entretien enregistré
VO Audio plus haut...

JFK. On insiste beaucoup sur le fait qu’Obama est noir. C’est naturellement quelque chose d’important, mai je serais d’abord sur un autre élément : Roosevelt n’a été élu que 3 ans après la grande crise de 29, et il y a donc eu 3 ans de roue libre ou pratiquement il n’y a pas eu de réaction. Là, Obama a été élu trois mois après le déclenchement de la grande crise et cela peut-être un élément fondamental : la réaction de type rooseveltienne qu’il y a eu à la crise de 29 peut intervenir beaucoup plus vite et beaucoup plus tôt.


OBAMANIA. Le plan de relance ?


JFK. Bush avait déjà esquissé le plan de relance, mais un plan de relance plus structuré, plus cohérent, moins anarchique que celui que Bush a improvisé, et avec une crédibilité psychologique qui joue aussi, et la possibilité que les consommateurs et les travailleurs en profitent, ce qui n’est pas le cas dans le plan de relance Bush, ou seules les banques profitent.


D’une façon général, comme dans les crises la dimension psychologique est fondamentale, le fait qu’il soit un nouveau président, jeune, noir, etc., est la seule dimension positive depuis quelques mois.


O. La désillusion ne risque pas d’induire des effets pires encore ?


JFK. Le problème dépend de la manière d’aborder la question : de façon totalement relative ou totalement absolue. Si on l’aborde de façon totalement absolue : Que va-t-il faire ? L’espérance : il faut en attendre beaucoup, il va changer la politique étrangère, la politique économique, etc. alors la déception est évidente et sera forte.


Mais si on l’aborde de façon relative, c'est-à-dire par rapport à Bush, alors en revanche il n’y aura pas déception parce qu’il est clair que par rapport à Bush il y aura un mieux formidable : s’il aborde différemment le problème iranien, s’il se réinvesti au Proche-Orient pour faire avancer le processus de paix, s’il renoue avec le processus de Kyoto, s’il commence à aller même prudemment vers la couverture maladie aux États-Unis par rapport aux niet de Bush c’est autant de mieux formidables, compte tenu que les choses ne peuvent pas se faire très vite.


Paradoxalement, les deux choses sur lesquelles il peut aller très vite, à part les plans de relance (finalement Bush l’aurait fait aussi parce que c’est une obligation), c’est lancer le processus de la couverture maladie et ça serait, sinon d’abandonner, au moins de réduire considérablement l’embargo sur Cuba : c’est la seule chose qu’il peut faire tout seul, très vite, spectaculaire, et tout le monde y est favorable dans le monde, à part les exilés cubains.


O. Pourtant les électeurs américains ne voyaient pas Obama comme un phénomène relatif : le changement qu’il incarnait et le phénomène Obamania étaient énormes…


JFK. Il y aura des déceptions, et il y en a déjà. Le seul fait qu’il nomme beaucoup d’anciens de l’équipe Clinton, déçoit l’aile la plus à gauche des gens qui l’ont soutenu. Mais sa force c’est le rejet de Bush et son échec. Il n’en faut pas beaucoup pour que le changement apparaisse comme assez fort. En termes absolus il y aura des déceptions mais en termes relatifs pas forcément.


O. Peut on tirer des leçons de son élection, en Europe ?


JFK. Il y a un aspect ambiguë sur les conséquences à tirer de l’élection d’Obama : tout le monde s’en réclame et c’est quand même un problème (rires)


O. Comme Victor Hugo : chacun en son temps se réclame de la star du moment ?


JFK. Surtout De Gaulle ! Bizarrement Victor Hugo, même encore aujourd’hui, toute une fraction de gens le déteste. Y compris pour des raisons politiques. La vraie droite, la droite dure déteste absolument Victor Hugo. C’est une chose qui m’a beaucoup frappé (car comme vous le savez j’ai beaucoup écrit sur Hugo) : à quel point la droite conservatrice a une haine formidable de Victor Hugo, même encore aujourd’hui.


Obama, la gauche s’en revendique, le Modem aussi, Sarkozy et une partie de la droite aussi. Il y a quelques UMP de la fraction très libérale qui disent qu’on ne doit pas abandonner Bush ou que McCain était un bon candidat, mais ils sont très minoritaires.


O. Avez-vous été frappé par le fait que la campagne et le positionnement d’Obama étaient le renouveau d’une architecture politique aux Etats-Unis : il s’adresse à tout les américains.


JFK. En effet, il est allé dans tout des états. En ce qui me concerne personnellement, ça ne m’intéresse beaucoup : il faut être à la fois extrêmement avancé, même révolutionnaire dans le sens ou je l’entends, sur le projet. C'est-à-dire non seulement avoir un projet, mais réhabiliter un projet de société, par rapport au fait qu’un type de société communiste c’est effondré, mais qu’aujourd’hui on assiste à l’effondrement d’un autre type de société. De montrer que si l’on a accepté les absurdités, les irrationalités, l’immoralité de ce système, c’est que depuis la chute du mur de Berlin, on a mis dans la tête des gens que pour la première fois dans l’histoire on avait plus le droit de rêver d’une autre forme de société et je crois que ça a été tragique. Si on en est où on en est, si on a dépassé l’esclavagisme, le féodalisme, le monarchisme, le tribalisme, c’est heureusement parce que depuis 4000 ans , des gens rêvent d’une autre société et contribuent. Tout à coup on a dit : « c’est finit ». C’est ce qui nous a fait accepté, à l’opinion, des choses absolument inacceptables.


Aujourd’hui il faut absolument réhabilité, restaurer, l’idée qu’une autre société est possible et qu’il faut même construire cette société, dont l’homme sera le centre. Ce qui, entre parenthèses, est d’autant plus intéressant que ça nous démarque du parti socialiste ou de la gauche qui elle ne rêvent plus, qui veut être la gauche d’une société existante. On en a rien à foutre d’être une société existante: le problème c’est de n’être ni de la gauche ni de la droite mais dans une société nouvelle et pas une société close. Il ne s’agit pas de livrer une société clef en main, c’est le drame du communisme, du socialisme, du fascisme. Là il s’agit d’une société plus juste, et quand on en approchera il faudra de nouveau penser une société plus juste, c'est-à-dire une société ouverte, toujours en mouvement, toujours en devenir. Il ne s’agit pas de fermer, de dire « c’est la fin de l’histoire ». Et si l’on restaure ce processus, alors il faut dire que tout ceux qui sont d’accord viennent, on est prêt à parler à tout le monde, qu’ils viennent du gaullisme, parce que c’est une des aspiration du gaullisme en profondeur. C’est profondément l’aspiration de la démocratie chrétienne, d’une fraction de la gauche républicaine, même d’un certain nombre de ceux qui ont été communistes. Qu’ils viennent : on est prêt à travailler avec ceux là!


Même des électeurs du front national, qui au fond ne sont pas bien dans cette société là, se sont trompés. Je suis sur cette ligne là. Ce processus là, chez Obama, m’intéresse beaucoup.


O. pour finir avec Obama, vous dites centriste, progressiste. Vous qui êtes un dénonciateur virulent de la bien-pensance, est-ce que finalement l’accord général sur Obama n’a pas tendance à vous irriter.


JFK. Non, je ne suis pas comme ça. Si tout le monde dit qu’il ne faut pas battre les enfants, je suis quand même d’accord et si tout le monde dit que la démocratie est mieux que la dictature, je suis très content! Et en plus il y a quand même des gens, minoritaires heureusement, qui osent s’exprimer contre en dénonçant justement la bien-pensance. Et les gens dans leur ralliement à l’obamania ne disent pas tous la même chose et ne pensent pas tous pareil.


O. Le fait de se sublimer, d’aller vers un autre système, c’est l’origine de l’Europe : sortir d’une Europe de guerre vers une Europe de paix, qui échange les biens, les personnes, etc. Maintenant il faut aller vers autre chose ?


JFK. Obama n’a rien dit qui permette de penser qu’il propose un autre projet de société : Ce n’est pas la même situation en Europe. On est dans une telle régression du système américain que le seul fait d’y mettre un terme est déjà un progrès énorme. Le système qui s’effondre est profondément anglo-saxon. Il est beaucoup plus facile d’en faire la critique et de le remettre en cause en n’étant pas anglo-saxon. Le problème est inversé : pendant 10 ans, les anglo-saxons ont fait le procès du système social français. C’était encore le cas il y a deux ans ; et ça nous posait un problème. Et tout à coup c’est le système anglo-saxon qui est montré du doigt comme étant la cause de la faillite.


Si on veut penser un nouveau model pour le construire, il est évident que le socle européen est le réceptacle idéal : c’est là qu’a été pensée la démocratie, la république, l’humanisme, la philosophie des lumières. Sur ce socle des grands moments de l’évolution de l’humanité, peut-être pensé ce nouveau stade de l’évolution de l’humanité qu’est le nouveau model humaniste. C’est pourquoi la dimension européenne devient fondamentale. Ca ne veut pas dire que ça ne viendra pas d’ailleurs, qu’il n’y aura pas des émergences ailleurs, mais en ce qui nous concerne, le socle européen est fondamental.


O. pour autant l’Europe est aussi très anglo-saxonne : Les anglo-saxons, notamment au parlement européen sont très fort, très présents, très actifs…


JFK c’est pour ça que la première bataille de la législature européenne est de virer Barroso. Le vrai clivage est là, si on continue à accepter que le président de la commission européenne symbolise le système en faillite. Quand il était premier ministre au Portugal, c’était le Bushisme multiplié par 10. Il représente totalement cela, sans compter son ralliement à la guerre d’Irak, le fait qu’il ait divisé l’Europe sous l’ordre américain, c’est la totale! L’acte qui consisterait à dire qu’on ne veut plus être représenté par ce Monsieur est fondamental.


O. l’inefficacité de l’Europe face à la crise ?


JFK. Oui, de toute façon ils sont tous obligés de bouger. C’est comme Sarkozy : vous n’entendrez plus aujourd’hui dans la bouche de Barroso une déclaration d’idéologue néolibéral mais vous ne pouvez pas non plus attendre de lui d’imagination, de dynamique. La responsabilité de la crise ne leur est pour autant pas imputable: il ne s’agit pas d’une personne et même, dire que c’est Bush serait faux: c’est un courant qui s’est développé dans les années 80 avec Reagan, Thatcher, et avec les socio-démocrates, d’ailleurs.


O. Obama a appelé Barroso pour lui dire qu’il voulait travailler non pas avec un pays, mais avec l’Union Européenne.


JFK. L’infléchissement est antérieur : il est évident qu’il y a eu une politique américaine d’unilatéralisme, de mépris incroyable de l’Europe, y compris dans la presse américaine ; plus le moment où, souvenez-vous, la vieille Europe méprisée que l’on comparait à la nouvelle Europe de la Pologne, de la Lettonie, celle avec laquelle on peut travailler parce qu’elle est totalement inféodée… Bush depuis deux ans, pas par choix mais, par besoin, il a évolué vers le multilatéralisme. Ca a joué un grand rôle dans le discours de campagne d’Obama : il ira doublement vers le multilatéralisme. D’abord celui des nations : France, Angleterre, Allemagne, etc. et en prenant en compte l’Europe comme puissance en devenir. C’est important. Il faut d’ailleurs reconnaître que dans la crise, on a vu apparaître l’Europe comme une puissance en gestation, moins que les journaux, sous la pression de Sarkozy, l’ont dit, mais plus que ce que les anti-européens ne le souhaiteraient.


O. Quel Bilan tirer de la Présidence française ?


JFK. Attendons qu’elle se termine. C’est très compliqué à dire parce que la présidence française a été confrontée à une crise majeure. Hors un certain nombre de choses que l’on peut mettre à son actif, aurait été mises à l’actif de n’importe quel président. Sauf un type totalement nul, ou les tchèques parce que le président tchèque est un type bizarre, n’importe quelle présidence, par exemple le chef du parti libéral belge Michel, un type intelligent, aurait été président de l’Europe, il aurait fait la même chose parce que c’est la nécessité. Il est difficile de faire la part entre la nécessité, ce que tout le monde aurait fait de ce qui est la conséquence du volontarisme de Sarkozy. Incontestablement je lui donne raison sur un point où il a échoué d’ailleurs, qui est d’essayer d’esquisser un pouvoir économique au niveau de la zone euro. C’est rejeté par tous nos partenaires mais sur le fond il a raison.


O. avoir été virulent sur la politique de la BCE en début de mandat est paradoxal…


JFK. C’est vrai mais on peut le dire pour absolument tout : Tous les points de la politique de Sarkozy aujourd’hui sont le contraire de ce qu’il disait , de ce sur quoi il et devenu chef de la droite puis président de la République. Donc c’est général.


« Je ne serrerai jamais la main à Poutine », aujourd’hui c’est l’allier inconditionnel de Poutine et de Medvedev, la Syrie, etc., on pourrait multiplier les exemples, donc c’est l’ensemble de sa politique qui est dans ce cas.


O. les crises servent donc d’alibi à Sarkozy pour retourner sa veste ?


JFK. Non, on ne peut même pas dire qu’il retourne sa veste. Les socialistes, quand ils ont esquissé un procès de Sarkozy comme idéologue ultralibéral, ultra bushiste, se sont complètement trompés. C’est vraiment un Bonapartiste, c’est à dire que ce qui l’intéresse c’est lui, sa popularité, son pouvoir, sa gloire. A partir de là, il a très peu de principes et s’il pense que pour rester populaire, pour pouvoir asseoir son pouvoir, il faut changer totalement de cap, il le fera. Il est de toute façon impossible de rester dogmatique ultralibérale compte tenu de l’ampleur de la crise. Personne n’est resté sur cette ligne, même pas Bush.


O. N’est-ce pas la bonne manière de gouverner que d’être intéressé par le succès à tout prix, le ralliement à tout prix des masses populaires, une pure realpolitik ?


JFK. Je ne suis pas sûr que ce soit une manière de gouverner bonne pour le pays, mais pour soi, pour asseoir son pouvoir, c’est incontestable. Mais ce sont simplement des évolutions, des retournements très verbaux. Par rapport à la crise, on va payer quatre erreurs considérables.


Un, le paquet fiscal. Non pas, comme la gauche le dit, parce qu’il s‘agit d’une injustice inouïe, effectivement c’est injuste, mais parce que c’est un contre cycle. Ces 15 Milliards, il fallait les garder pour faire de la relance et on les a dépensé pour rien en creusant le déficit. Erreur ! Plus le bouclier fiscal, qui est une telle connerie que la droite cherche aujourd’hui comment s’en débarrasser, le contourner.


Deuxièmement, l’erreur de l’erreur : l’exonération de charges pour les heures supplémentaires, qui fait qu’il est moins cher d’accumuler les heures supplémentaires que de créer des emplois, ce qui joue beaucoup dans l’augmentation du chômage aujourd’hui.


Trois, la loi commerciale qui affaiblie les PME par rapport aux centrales d’achat.


Et Quatre, le fait d’entrer dans le capital des banques sans même demander un poste au conseil d’administration et sans contrôler si elles débloquent le crédit ou pas.


J’ajoute une cinquième erreur que personne n’ose dire: la politique d’immigration consiste à restreindre les migrations humanitaires, le regroupement familial, mais à relancé très fortement les migrations de travail. Hors c’est une connerie que de relancer les migrations de travail dans notre situation ! Aujourd’hui on fait venir massivement des ouvriers sous payés dans les soi-disant secteurs comme le bâtiment, où le marché du travail était tendu alors qu’on a quasiment 800.000 immigrés qui n’ont pas de travail chez nous, à intégrer.


Une des raisons de la crise aux Etats-Unis en vérité, c’est la baisse du niveau de vie des classes moyennes et des ouvriers. C’est dissimulé grâce à des prêts à flux tendus, justement pour le dissimuler mais lorsque les prêts s’arrêtent, les types ne peuvent plus soutenir l’activité parce qu’ils n’ont pas les moyens.


Il y a d’autres facteurs de crise en Europe, différents. Il y a 4 ans, on opposait le ringardisme du model social français à la modernité du système anglais. Sauf que c’est à cause de ça que les anglais vont en prendre plein la gueule et qu’on va peut-être être un peu moins frappés. Les choses se retournes considérablement. La faiblesse de l’Angleterre c’est d’avoir poussé jusqu’au bout la désindustrialisation pour tout parier sur les services financiers, plus une politique sociale, menée par la gauche, complètement régressive. Faut voir l’ampleur des inégalités, des exclusions, de la fracture sociale, inouïe !


O. Vous dénoncez avec vigueur le socialisme européen, notamment le socialisme français. Votre dernier ouvrage est un livre noir du socialisme français. Etes vous le fossoyeur du socialisme en France ?


JFK. Non, la situation et différente dans chaque pays. Je fais le constat que le model social-démocrate, qui date de la fin du XIXème siècle, qui incontestablement a joué un rôle extrêmement positif dans l’histoire de la démocratie, entre autre d’ailleurs de barrer la route au communisme, ou de renforcement de la démocratie, ce model est usé, mort. Il a atteint son seuil de compétence. Ne serait-ce que parce qu’il était basé sur la redistribution par l’impôt et qu’on a été jusqu’au bout de cette redistribution, ou sur l’assistanat et qu’on a été au bout de l’assistanat. Comme il est évident qu’on a été au bout de tout ça, eux-mêmes en sont conscients, ils reviennent non sans raison sur ce dont ils ont été les initiateurs. Mais comme ils ne proposent rien d ‘autre, ils ne sont aujourd’hui, en Allemagne par exemple, ou en Angleterre, que les fossoyeurs de leur propre avancées et de leur propres acquis. Il ne leur reste plus que le sociétal : le mariage homosexuel, etc. c’est bien gentil en période de non crise, mais en période de crise n’expliquez pas aux gens qu’on a fait beaucoup parce qu’on a fait le mariage homosexuel…


J’ajoute une chose : les socialistes ou les socio-démocrates européens, je n’ai jamais compris pourquoi, je plaisante à peine, les vrais privilégiés, les vrais capitalistes purs et durs ne votent pas social-démocrate, parce que personne ne leur a fait autant de cadeau qu’eux. Pas seulement les cadeaux classiques genre baisses de taxes: le seul fait que leur principe est de prendre en compte, au frais des contribuables, toutes les misères sociales, veut dire qu’on laisse les capitalistes pouvoir s’enrichir comme ils veulent, puisqu’ils sont débarrassés de leurs devoir social. C’est absolument formidable ! Je peux faire n’importe quoi : licencier, écraser, etc., de toute façon l’Etat se charge de réparer tout ça. C’est idéal…non ? (rires)


O. Vous êtes face à des socio-démocrates en déliquescence, critique fort du model anglo-saxon libéral, du système étatiste, avec qui allez vous travailler, construire ?


JFK. Avec tout le monde ! De toute façon ils n’ont plus d’objectif, plus d’aspiration, ils sont libres. Le principe est de dire il faut construire quelque chose d’autre, réinventer un autre forme de société, un autre model. Comme de tout façon c’est clair que vous n’avez plus de réponse et que vous en êtes conscients, on ne sera jamais trop pour réfléchir à tout ça, pour inverser le thème.


O. on critique, on veut mettre sur le principe, l’humain au centre, mais concrètement vous, député européen élu, vous mettez Barroso dehors et puis quoi ?


JFK. Ca c’est un piège. A chaque fois que vous dites qu’il faut créer, inventer une nouvelle société, certains disent « c’est sympa les grandes idées mais soyons concrets. » C’est une plaisanterie. J’ai passé ma vie à être concret. Il y a douze ans, dans l’évènement du Jeudi on a fait un programme de cent pages et de 320 propositions. Il y a deux ans, dans Marianne, on a fait un projet de 130 propositions. Là, pour sortir de la crise, j’ai fait 50 propositions. Simplement on ne peut pas le faire en deux minutes à la télé, à la radio... On n’arrête pas d’être concret, je n’ai de cesse d’être concret. Simplement le problème aujourd’hui c’est qu’on ne manquait pas de programme mais de finalités. Donc au contraire, je vous dit, je recrée de la finalité parce que c’est ce qui nous manquait. Mais cela dit, les programmes, on en fait et des propositions on en avance !


O. peut-on trouver dans les programmes de l’Evènement du Jeudi ou de Marianne ou dans les cinquante propositions récentes votre programme électoral ?


JFK. Ca reste des propositions qui sont les miennes mais cela dit ce n’est pas particulièrement ciblé sur l’Europe. Le problème de la finalité est encore plus important sur l’Europe, parce que si l’on veut se retrouver sur un programme, encore faut-il définir une finalité.


O. La gauche extrême se nourrit de la désuétude du PS. C’est le cas aussi en Allemagne…


JFK. elle va monter si on n’est pas capable de faire entendre, nous entre autres, ce discours de la possibilité de mobiliser les gens, sur la création d’un nouveau model. On en prendra plein la gueule parce que les gens n’écoutent plus un discours mou, et surtout les radicalités sont montées. A droite, heureusement pour l’instant, on ne risque pas trop de radicalité parce que le FN est en déclin, mais ailleurs en Europe oui. Et quant aux radicalités à gauche, Besancenot peut faire 12%, on ne peut pas l’éviter. Curieux de nature, j’ai été au meeting de Mélenchon, j’ai voulu voir, c’était quand même plein alors que c’était inaccessible, dans une banlieue perdue, ils étaient 2500 personnes, très mobilisés. Il n’y avait pas beaucoup de jeunes, mais on voyait qu’il y avait quelque chose. Il faut dire que Mélenchon qui est nul quand il fait des débats télé, qui est désagréable, qui aboie, est formidable comme orateur de meeting. Un des grand orateurs qui existe aujourd’hui en France : un peu vieillot mais très bon!


O. vous connaissez très bien l’Afrique du Nord. Sarkozy a fait l’Union pour la méditerranée. Qu’est ce que cela vous inspire face aux crises d’Algérie, du Congo?


JFK. Pour vous dire la vérité, je n’ai toujours pas compris de quoi il s’agit. A part des mots, des moulinets, je n’ai absolument pas compris, concrètement, de quoi il s’agit (rires). Vous croyez que l’Union Pour la Méditerranée va régler le problème algérien et convaincre Bouteflika de ne pas faire un troisième mandat ? L’Union Européenne n’en a rien à foutre et ils ne feront rien ! L’important est de régler le problème du Proche-Orient : tant que le Proche-Orient n’est pas réglé, l’Union Européenne de peut rien faire. Normalement, dans l’Union Pour la Méditerranée, Israël en est, la Syrie aussi, l’Irak aussi, et vous allez faire des réunions où ils ne peuvent pas se parler, alors imaginez ce qu’on peut construire. Je ne critique pas parce que d’une part ça ne mange pas de pain, même si ça ne sert à rien, ce n’est pas mauvais, ça ne fait pas de mal, et il vaut mieux aller dans ce sens là, mais pour l’instant je ne vois rien que des mots. Et en plus, j’aime bien le mec qui est à l’origine de ça, j’ai quand même de la sympathie pour Guaino, parce que c’est un type intelligent, qui a des idées, qui ose, qui a montré qu’il avait des convictions, une colonne vertébrale. Je trouve que Jospin l’a traité de façon scandaleuse.


O. Vous êtes fondamentalement républicain et européen, donc pas Chevènementiste ?


JFK. Je suis européen, je suis libre échangiste, je suis en désaccord total avec Chevènement là-dessus, mais en revanche, sur les valeurs républicaines je suis très intransigeant.


O. Vous n’êtes pas MoDem non plus ?


JFK. Non, parce que je ne suis nulle part, mais si j’étais quelque part, je serais MoDem.


O. Vous faites un peu votre Cavada, en n’étant pas MoDem…


JFK. Franchement, premièrement ils ne m’ont jamais demandé, et il y a quand même un problème : si j’adhérais au MoDem, je suis prêt à adhérer au Modem, la tendance serait de me demander de participer à la vie du Modem, d’avoir un poste de direction. En fait, ce n’est pas d’adhérer au modem qui m’emmerde, c’est d’avoir un poste de direction partisan, parce que je ne connais pas, je les ferais chier…


Il y a quand même une différence entre Cavada et moi : Cavada est allé voir l’UMP en disant « est-ce que vous me proposez un poste ? », il a jamais porté un discours : personne ne peut me dire quelle idée et quel projet portait Cavada . Au moins vous ne pouvez pas dire ça de moi : j’y vais parce que je porte un projet !


O. Il va bien falloir tout de même vous coltiner la vie du parti si vous êtes candidat ?


JFK. D’abord en ce qui concerne la candidature, oui puisque je pense que c’est aux militants de décider : je tiens beaucoup à ce que les militants choisissent et disent s’ils acceptent cette candidature ou pas, et je suis tout à fait prêt à aller devant eux, à leur présenter ce que je veux faire. Si j’y vais, je les mobiliserai, je les réunirai, on se répartira le travail : ça je le ferai. Participer à la vie du parti au niveau national, j’en sais rien, c’est plus compliqué. D’abord rien ne prouve qu’ils le souhaitent ! (rires)


O. vous êtes prêt à entendre de la part des militants qu’ils ne veulent pas de vous?


JFK. Oui ! Pourquoi ? C’est leur droit. Je ne serai pas député européen, qu’est ce que ça peut foutre ? Je n’en ai pas besoin, ce n’est pas un problème pour moi. Je veux être candidat au nom d’une idée, et pour traduire un combat. Si les gens qui portent cette idée et sont prêt à partir au combat, n’en ont pas envie, ne veulent pas, ou considèrent que ça n’est pas le bon candidat. Il y a quand même des sortants en plus, je ne vois pas pourquoi je m’imposerais…Il n’y a pas de problème.


O. Vous avez dit plusieurs fois que vous vouliez être candidat dans le Nord-Est ?


JFK. Je serai candidat dans l’Est parce que c’est ma région. L’idée ne me viendrait même pas d’aller autre part. Il se trouve que c’est là que j’habite, c’est ma famille, c’est l’origine de mes parents, toutes mes attaches sont dans cette région. Donc, ou j’irai là, ou j’irai nulle part. C’est ma région donc je n’irai pas me balancer quelque part, et je m’effacerai devant Griesbeck si elle n’est pas élue pour lui donner la priorité. Je peux pas faire mieux : personne ne l’a jamais fait et je le maintiens.


O. Au sein de l’Alliance des Démocrates et des Libéraux Européens, il y a une branche démocrate dont le MoDem fait partie, et puis il y a les libéraux (l’ELDR). Vous faites une critique du libéralisme…


JFK. Du Libéralisme, non, du néo-libéralisme. J’ai beaucoup écrit là-dessus. Je pense au contraire qu’il faut se ressaisir des principes, réhabiliter les vrais principes libéraux pour les retourner contre les excès du néo-capitalisme. Il faut montrer comment la dérive neo-capitaliste est devenue attentatoire à ce qui a de plus progressiste dans principe libéraux. Je ne parle même pas des principes politiques mais bien des principes économiques. Qui est contre la concurrence, contre la pluralité, contre la diversité, contre l’accès libre au marché, contre la libre entreprise? Il faut arrêter de raconter n’importe quoi! Je veux bien les discours anti-libéraux, mais alors êtes-vous prêt à abandonner la libre entreprise, l’accès libre au marché, à abolir la pluralité et la diversité, la libre concurrence ? Moi je dis : «pas du tout » ! Au contraire il faut s’appuyer là-dessus pour condamner un néo-capitalisme qui viole ces principes par le monopole, les verrouillage du marché, la restriction de la concurrence.


O. Vous faites souvent appel aux différents courants qui pourraient vous rejoindre, notamment les Gaullistes…


JFK. Oui car je pense qu’à part notre différence fondamentale sur le souverainisme et l’Europe et éventuellement sur le libre-échange (certains sont protectionnistes mais pas tous), il y a une volonté d’inventer un type de société qui dépasse l’ultra-capitalisme, et les Gaulliste ont porté cela. Plus la résistance, et comme aujourd’hui, l’Europe telle que je la rêve, c'est-à-dire l’Europe fédérale, les Etats-Unis d’Europe c’est foutu pour longtemps. Il faut continuer à se battre, sans se faire d’illusion. On a déjà du mal à faire voter une constitution, laquelle enterre déjà ce projet. Donc je ne vois pas pourquoi on va s’empailler sur un point qui ne sera pas d’actualité avant 10 ou 15 ans. Donc on s’empaillera si c’est d’actualité parce qu’il ne faut pas céder là-dessus, mais tant que c’est pas d’actualité, je ne vois pas pourquoi on ne se retrouverait pas sur d’autres principes sur lesquels profondément on est d’accord.


O. Mais le gaullisme est pour vous un mot qui fait encore sens à l’époque contemporaine ?


JFK. Oui, parce qu’il y a eu cette volonté de dépassement. J’emploie d’autres mots quelques fois : je dis démocrates chrétiens, libéraux de progrès, mais si je dis droite nationale c’est mal compris, on pense au front national. En d’autres époques c’est ce qu’on aurait appelé la droite nationale mais aujourd’hui on ne peut plus employer ce mot là.


O. Le Gaullisme fait aussi référence à un Etat très présent et une vision péjorative des Nations Unies, de l’Europe, le grand machin…


JFK. Je suis pour un Etat très présent, encore faut-il s’entendre : Je pense que le libéralisme n’est possible que sur un Etat très présent : la dynamique capitaliste porte au monopole et donc le libéralisme n’est possible que si il y a un état qui évite le monopole. Le libéralisme tend au verrouillage du marché, donc il n’est possible que s’il y a un Etat qui empêche le verrouillage du marché, que si il y a pluralité et diversité, s’il y a un état qui les garantisse.


En ce sens il n’y a pas de contradiction. La plaisanterie que je faisais tout à l’heure à propos des socialistes qui ont fait un cadeau aux capitalistes en prenant la misère à leur compte, c’est vrai ! je préférais à la limite, le système d’économie sociale de marché ou d’économie mixte qu’on avait fait après guerre, où on avait un état entre autres entrepreneur, banquier. Si il était totalement entrepreneur ou totalement banquier je serais contre: c’est le socialisme. Mais un Etat qui entre autres peut être entrepreneur, banquier, chef d’entreprise, et qui pour le reste garanti liberté d’entreprendre, liberté de création formidable, je préfère ça à un état qui s’est retiré de tout ça et qui du même coup est omniprésent parce qu’il est brancardier, il vous conduit, il vous loge, il vous guéri, il vous assiste…Jamais on va vu un état aussi omniprésent et inséré dans votre vie quotidienne, disant comment il faut conduire, comment il faut boire, comment il faut fumer, etc. on a inventé un Etat épouvantable! Il est partout. Sous prétexte de le retirer là ou il était initiateur, planificateur, on l’a mis absolument partout et de la façon la plus épouvantable qui soit, y compris comme flic, ou alors là, n’en parlons pas…


O. Emmanuel Todd est venu nous dire, comme il le prêche sur toutes les antennes en ce moment que justement le meilleur moyen de construire l’Europe c’est de faire un protectionnisme européen.


JFK. Oui, mais c’est quand même du protectionnisme. Je le lui ai dit: même s’il est vrai que puisque tout dogmatisme est dangereux, le libre-échange devenant dogmatique est dangereux. Il peut y avoir des moments où il est nécessaire de défendre tel secteur contre tel dumping social ou économique. Mais d’abord il ne faut pas employer le terme protectionnisme qui est trop connoté. Dire en revanche qu’il faut, non pas un protectionnisme européen, mais des règles de protection européennes, chargées moins de fermer le marcher que de contribuer à donner une identité commerciale ou économique européenne, on peut le discuter. De toute façon on ne sera jamais aussi protectionnistes que le sont en vérité le Japon et les Etats-Unis, simplement à leur façon.


O. Et l’entrée de la Turquie ?


JFK. Je suis contre, tout simplement parce que je suis européen : je suis fédéraliste, je suis vraiment pour les Etats-Unis d’Europe, profondément. J’ai voté oui à la constitution et je me suis battu pour le oui, mais j’aurais pu voter non à cause justement des droits de veto qui font reculer, sous la pression anglaise, le projet d’un état fédéral.


Pour avancer vers une véritable Europe intégrée, il faut créer aussi un patriotisme européen. Déjà qu’on n’a pas une langue commune, ce qui est un handicap, il faut créer un patriotisme basé sur ce qu’on a en commun: la chrétienté, qu’on le veuille ou non, l’Europe a été chrétienne. Je ne suis pas pour qu’on le mette dans la constitution, mais c’est pas une raison pour le nier. C’est vrai que l’humanisme a été quelque chose de commun, il y a beaucoup de choses, une civilisation commune que l’on a créé, et puis il y a une entité géographique. Déjà on a du mal malgré tout ça, comment voulez-vous avoir la moindre chance de créer un patriotisme européen, avec une région qui n’a pas la même civilisation, et qui fait pas partie géographiquement de l’Europe ? En vérité ceux qui sont pour l’entrée de la Turquie dans l’union sont les anti-européens, l’Angleterre, les Etats-Unis, parce qu’ils savent que c’est la fin du rêve du fédéralisme européen.


O. Que répondez-vous si l’on vous taxe de vouloir faire l’Europe à l’image de la France : opposé au système anglo-saxon, critique de la sociale démocratie, républicain?


JFK. Je suis opposé à ce que l’on a appelé le système anglo-saxon. Si on était en 1938 avec Roosevelt, je ne serais pas opposé au système anglo-saxon : il était tellement en avance ! C’est un type de capitalisme, pour reprendre d’expression d’Albert sur le capitalisme Rhénan et le capitalisme anglo-saxon, je ne suis pas du côté du model anglo-saxon. Mais le parti Libéral Démocrate anglais à été le plus critique du model anglo-saxon et des excès du néo-libéralisme de Thatcher. Ce parti ne s’est pas opposé à Blair que sur la guerre d’Irak, mais aussi sur les excès de son néo-libéralisme. Il est plus à « gauche » que les travaillistes, mais ce n’est pas dur me direz-vous.


O. Vous aurez des partenaires à Bruxelles. Vous leurs parlerez en quelle langue ?


JFK. Je parle Espagnol, mais je reconnais que j’ai une très grande faiblesse : je ne parle pas anglais parce que je fais partie d’une génération perdue qui a fait du grec et du latin, ce qui est une connerie énorme.


O. Sans retomber dans la question de ce que vous ferez concrètement, vous voulez arriver au parlement européen et commencer par virer Barroso. Ensuite, avec un mandat de député européen, si vous êtes élu, vous allez prendre en charge des commission parlementaires, vous allez engendrer un certain nombre d’action fortes, quelles sont vos idées de ce que pourrait être votre action à Bruxelles ?

C’est pas moi qui vais virer Barroso: je dis que comme acte fondateur, du fait qu’on se donne une identité, je trouve que le combat pour ne pas réélire Barroso me semble être intéressant.


Pour le reste c’est très difficile de le dire parce que d’abord, à chaque fois que j’interroge quelqu’un qui est député européen pour savoir ce que l’on peut faire, s’il y a des possibilités, j’ai des réponses totalement contradictoires: ça va de Cohn-Bendit qui me dit : « on peut faire des choses formidables, faire avancer les projets, etc. » jusqu’à Vincent Peillon qui me dit « on ne peut rien faire, c’est bloqué », Je vais bouffer avec Olivier Duhamel parce que je voudrais lui demander sont avis… donc je n’arrive pas à avoir une réponse claire sur les opportunités de faire avancer des dossiers, de pouvoir agir. Je ne suis pas complètement au fait là-dessus parce que personne n’est capable de me donner la même réponse.


La deuxième raison c’est qu’on ignore à quelles questions principales le parlement européen sera confronté durant la prochaine mandature. Je parle de Barroso parce que le Parlement est sûr d’y être confronté et que c’est symbolique, pour le reste, on ne sait pas encore à quels problèmes il sera confronté.


O. Merci Monsieur Kahn !


6 commentaires:

  1. Moi j'espère bien qu'il sera candidat dans l'Est: le vent nouveau, la fin de la langue de bois, et la meilleur preuve que Bayrou n'est pas seul!

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  2. Quand le candidat n'est pas politicien, ça fait en tout cas du bien aux militants. les oreilles vont chauffer et ça va swinger à Strasbourg!

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  3. Il est pas un peu agé ce monsieur, pour combattre, comme il dit?

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  4. un papier un peu long mais fort interessant.
    je n'avais jamais lu Marianne, mais le MoDem aussi a son organe de presse de toute évidence! Je ne m'abonnerai plus au Nouvel Obs cette année :)

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  5. remarque subsidiaire: JFK n'est plus le directeur éditorial de Marianne...

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  6. Saluton, mi estas nekredanto, mi ne opinias, ke Dio ekzistus, almenaù Li ne intervenas en mia vivmanieron.
    Chu pro tio oni ne povus esti Europano ? Feliche resta la komuna lingvo Esperanto, kiu permesas krei sento de komuneco, kaj por la kredantoj, kaj por la nekredantoj.

    Bonjour.
    Je suis athée.
    Dieu n'existe pas, et donc n'intervient pas dans nos modes de vie!
    Vous me refusez le droit d'être Européen ?
    Il me reste la langue commune! En parlant espéranto, j'ai le droit d'appartenir à cette communauté dont les croyant veulent nous exclure.

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